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La gonarthrose correspond à l’atteinte du genou par l’arthrose qui est une maladie fréquente touchant en France 4,7% des hommes et 6,6% des femmes à partir de 40 ans.

Bien entendu, elle apparaitra d’autant plus vite en cas de pratique sportive intensive, de morphologie particulière des membres inférieurs, de surpoids ou d’antécédents chirurgicaux aux traumatiques.

Déformation en Varus.

Déformation en valgus.

Le cartilage va donc s’user progressivement sans entraîner de douleur au début puis les ménisques qui sont les amortisseurs du genou vont s’écraser et commencer à faire mal.

Progressivement les douleurs vont atteindre l’os et le genou gonflera régulièrement. Il s’agit d’épanchement de synovie très souvent accompagné de kyste poplité qui correspond à une grosseur dans le creux postérieur du genou.

Tous ces problèmes vont retentir sur la fonction et la vie de tous les jours, avec un périmètre de marche qui va diminuer, l’apparition d’une boiterie, des difficultés dans les escaliers et pour se relever d’une chaise.

Le traitement aura le plus souvent commencé afin de retarder le plus possible l’handicap fonctionnel.

La mise en place d’une prothèse articulaire au genou est la phase ultime du traitement de l’arthrose du genou. Il y a donc plusieurs traitements possibles avant cette extrémité.

 

a) Le traitement médical.

Au début il s’agit de règles simples mais qui sont la base du traitement de l’arthrose, donc de l’usure.

La première règle est la perte du poids s'il y a une surcharge pondérale et la perte de quelques kilogrammes a souvent un résultat miraculeux sur les douleurs.

La diminution de l’activité sportive est conseillée en cas de crise douloureuse, puis on conseillera au patient de s’orienter vers des sports moins agressifs tels la marche, le vélo, la natation.

Bien entendu le port de charge lourde est fortement déconseillé.

Selon la morphologie des membres inférieurs des semelles orthopédiques peuvent être prescrites et doivent être changées tous les 1 à 1,5 ans.

Des médicaments peuvent aussi être prescrits et, ayant pour but de protéger le cartilage, on les appelle les chondroprotecteurs. Cependant leur action va diminuer avec le temps.

Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent aussi être préscrits soit pour passer une crise soit en utilisation à plus long terme par cure de 3 à 4 semaines à condition qu’il n’y ait pas d’allergie ou de contre indication ( traitement anticoagulant par exemple). Très souvent un médicament protégeant l’estomac est associé.

Des infiltrations peuvent aussi être effectuées, il peut s’agir d’une infiltration intra-articulaire de cortisone surtout lorsque le genou présente un épanchement de synovie.

Une ou des infiltrations intra-articulaires d’acide hyaluronique ou viscosupplémentation peuvent être proposées en l’absence de gonflement. Ce traitement, qui doit être suivi d’un repos relatif de quelques jours donne d’excellents résultats avec souvent une accalmie de plus de un an. Le traitement peut alors être répété jusqu’au moment ou l’acide hyaluronique ne fera plus d’effet. L’heure de la chirurgie sera alors peut être arrivée.

L’utilisation d’injection intra-articulaire de cellules souches cartilagineuses ou de PRP n’a pas encore apporté de preuves scientifiques de leur intérêt.

 

b) Arthroscopie et arthrose.

L’arthroscopie peut être quelque fois proposée en cas d’échec du traitement médical. Les indications sont rares et cette intervention peut être proposée chez des sujets jeunes afin d’essayer de retarder une solution chirurgicale plus lourde.

Il s’agit d’effectuer un lavage articulaire souvent associé à l’ablation de lésions méniscales instables et symptomatiques. Cette intervention est pratiquée en ambulatoire, nécessite deux points et prend 10 à 20 minutes. Si la marche est possible immédiatement, le repos pendant au moins 3 à 4 semaines est fortement recommandé.
Les résultats de ces lavages articulaires sont malgré tout très discutés aujourd’hui et le patient doit être bien prévenu du risque important d’échec pouvant l’entraîner vers une graduation chirurgicale.

 

c) L’ostéotomie tibiale de valgisation.

L’ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) est une autre solution chirurgicale non prothétique.

Elle intéresse les patients jeunes jusqu’à 65 ans qui présentent une atteinte interne du genou avec l’existence d’une déformation en varus du membre inférieur. Ces patients ayant les jambes arquées, à la marche tout le poids passe entièrement à l’intérieur des genoux et explique l’usure interne.

Le but de l’opération est d’agir sur la déformation et non pas pour remettre tout simplement la jambe droite mais plutôt en X afin de passer tout le poids sur le compartiment externe.

Pour ce faire, le chirurgien doit couper une partie du tibia tout en gardant une charnière externe, mettre une cale interne plus ou moins grande associée à une plaque et des vis.

Cela nécessite 1 heure d’intervention chirurgicale, une hospitalisation en ambulatoire et l’appui sous couvert de deux cannes anglaises est autorisé.

Un arrêt de travail moyen de 6 semaines est nécessaire.

Malheureusement la chirurgie sans risque n’existe pas, de même qu’un accident de la route peut toujours arriver. En chirurgie comme en conduite automobile les complications ou les accidents peuvent aller du plus simple au plus grave pouvant donc entraîner un risque vital.

Si la consultation d’anesthésie vous a déjà informé des risques spécifiques principaux (cf CS d’anesthésie) , la chirurgie prothétique du genou comprend des risques qu’il faut aborder.

L'infection est une complication rare mais grave.

Ce risque est cependant minimisé par les précautions préopératoires qui visent à rechercher et traiter tout foyer infectieux méconnu (dentaire et urinaire surtout) et à s'assurer le jour de l'opération que la peau est impeccable. Des antibiotiques vous seront administrés à titre préventif durant l'intervention. C’est l’antibioprophylaxie.

L'infection :

Elle peut survenir même très longtemps après la chirurgie par contamination à partir d'une infection à distance.

Pour prévenir une infection tardive, il faudra donc traiter les infections toute votre vie et prendre bien soin de votre peau en évitant toute plaie qui constituerait une porte d'entrée pour les bactéries. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation car le tabagisme augmentant de manière significative le taux d'infection.

Une infection de la prothèse conduit le plus souvent à une nouvelle chirurgie.

L'hématome post-opératoire (poche de sang) :

Il est rarement gênant et nécessite exceptionnellement une évacuation. Il s’agit le plus souvent d’ecchymose d’ailleurs fréquente car les tissus osseux saignent facilement d’autant plus qu’un traitement anticoagulant est systématique après toute prothèse du genou !!! Ainsi il est important d’utiliser régulièrement une vessie de glace sur la zone opératoire régulièrement (pendant 20 minutes 4 à 5 fois par jour) et depuis le post opératoire jusqu’à quelquefois 3 semaines.

La transfusion sanguine :

Dans notre expérience, elle est rare mais il peut s'avérer nécessaire d'envisager une transfusion de sang en per ou en post-opératoire. De nos jours, les produits sanguins comme les greffes osseuses subissent de très nombreux et très rigoureux tests destinés à prévenir la transmission de certaines maladies comme le sida ou l'hépatite.

La phlébite :

Il s'agit d'un ou plusieurs caillots qui se forment dans les veines des membres inférieurs; ces caillots peuvent migrer et entraîner une embolie pulmonaire. La gravité potentielle des embolies pulmonaires explique l'importance accordée à la prévention des phlébites. Cette prévention est basée essentiellement sur le traitement anticoagulant et sur la prescription en post opératoire de bas de contention. Grâce au lever rapide dans les 3 à 4 h post opératoire, à la mobilité des jambes encouragée dans le lit et à la récupération rapide cette complication a bien été réduite mais il faut rester prudent car des susceptibilités particulières ou des pathologies familiales existent et des phlébites peuvent survenir en dépit du traitement anticoagulant.

Beaucoup plus rarement on peut voir en per-opératoire ou rapidement après une fracture per-opératoire du fémur ou du tibia, pouvant nécessiter un geste chirurgical complémentaire.

L'algodystrophie :

Phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

La raideur du genou: la cicatrisation des tissus dans le genou peut créer des adhérences qui vont limiter la flexion. Si cela se produit dans les semaines qui suivent l'opération, une mobilisation du genou avec ou sans ouverture sous anesthésie pour libérer les adhérences peut être proposée

Un peu plus tardivement :

Un descellement de la prothèse peut se produire sur le moyen ou long terme. C'est à dire que la prothèse peut tenir moins bien dans l'os et provoquer des douleurs. Ces descellements tardifs ont plusieurs causes possibles.

-Ils peuvent être mécaniques et liés à une pratique trop violente et intensive d'une activité physique.

-Ils peuvent être liés à une réaction de l'organisme aux débris d'usure de la prothèse.

-Ils peuvent être liés à une infection de la prothèse.

 

La liste n'est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l'état local ou à une variabilité technique.

Toutes les complications ne peuvent être précisées.

Bien entendu il s’agit d’une intervention lourde et un bilan important est à effectuer avant la chirurgie.


Une prise de sang pour un bilan complet est nécessaire.(bilan sanguin)


Un bilan urinaire à la recherche d’infection est effectué.


La visite d’un cardiologue est indispensable, (visite cardio) un électrocardiogramme et une visite complète doivent être effectués avec quelquefois des examens complémentaires.


La visite du médecin anesthésiste : cette visite est capitale outre l’information spécifique à votre cas, vous pourrez obtenir des réponses à vos questions concernant l’anesthésie qui vous sera proposée (soit anesthésie générale soit anesthésie locorégionale) .(la CS d’anesthésie)


La visite chez un dentiste est aussi nécessaire : son but est de rechercher une infection dentaire qui vous serait inconnue. Une radio de type panoramique dentaire est nécessaire.

Comme vous avez pu le constater une intervention sur le genou n’est pas une simple formalité, tous ces bilans sont nécessaires pour vous proposer une intervention chirurgicale dans les meilleures conditions possibles et avec le taux de complications le plus bas possible.

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